Alors que nous sommes en train de nous préparer pour un déconfinement, je lis ici et là que nous ne vivrons plus comme avant. Qu’est-ce qui pousse certains chercheurs à dire cela ? Je vais essayer de comprendre quelles sont les estimations en fonction des hypothèses. J’en ai retenu quatre et je dois bien avouer que le sujet est extrêmement complexe.
Je me suis posé 4 hypothèses pour l’après coronavirus :
- Tout devient comme avant
- Déconfinent et confinement intermittent
- Tracker les gens et remonter les informations
- Nous porterons un masque toute notre vie
J’ai repris des informations du blog de ncase. J’espère ne pas en faire une pâle copie ni une mauvaise traduction. N’hésite pas à prendre contact avec moi afin de me dire ce qui te chiffonne.
Faisons le point sur le Coronavirus
Pour commencer, nous devons comprendre comment fonctionne un virus. Il a besoin d’un hôte pour vivre et se reproduire. Il va ainsi entrer dans une cellule pour se répliquer ensuite sortir de la cellule pour aller contaminer une autre, ainsi de suite.
Le virus, par nos postillons, va trouver un nouvel hôte. Le virus ne doit pas être trop virulent car s’il tue son hôte avant même de pouvoir en trouver un nouveau, il mourra. Et il ne doit pas être trop faible sinon il mourra dans notre corps.
Toutefois, le coronavirus n’est pas un virus des plus virulents mais malheureusement les personnes faibles n’arrivent pas à le combattre et décèdent. À vrai dire le nombre de personnes décédées uniquement du virus représente 0,9 % des décès. On parle alors le plus souvent de comorbidité.
Cela soulève deux suggestions. La première c’est que nous mourrons peu de ce virus. Il est un facteur de comorbidité c’est-à-dire que les personnes qui en meurent sont des personnes qui ont déjà des pathologies.
Deuxième point, le taux de mortalité du virus se base sur le nombre de cas. Qui dit « cas » signifie que nous savons si la personne est atteinte. Cela ne représente pas du tout la réalité. Exemple concret : deux personnes, l’une diabétique l’autre sans pathologie, arrivent à l’hôpital avec une détresse respiratoire, elles sont positives au COVID-19. Admettons qu’une sur deux décède, ce sont 2 cas de COVID-19. Statistiquement 2 cas confirmés dont 1 mort donc taux de mortalité 50 %.
Troisième point, la famille des coronavirus donne des symptômes comme un rhume ou une rhinopharyngite voire même nous nous comportons de manière asymptomatique ! Dès lors nous n’avons aucune idée de qui l’a déjà eu et de qui ne l’a pas eu.
Mais quoiqu’il ne soit, nous devons protéger nos proches et les populations. Le virus n’est pas hautement mortel mais il nécessite des hospitalisations longues avec des équipements spécifiques. Cela surcharge très rapidement les services hospitaliers et sans une bonne gestion des malades alors le taux de mortalité au sein des hôpitaux (qui peut être un indice de la qualité des soins) augmentera.
Aplatir la courbe
Une image vaut mille mots.
Comme énoncé dans le dernier paragraphe, les services hospitaliers peuvent être submergé à cause des nouveaux patients. Il faut mettre en place des règles pour contenir l’épidémie et ainsi allonger le dans le temps le nombre de personnes prises en charge.
Par conséquent attendre l’immunité collective n’est pas possible. En fait, en statistique nous parlons de R0. Ce taux peut être comparé par le « taux de transmission » du virus. C’est ici que ça se corse car nous avons un peu du mal à comprendre les statistiques.
C’est un paradoxe. COVID-19 est très contagieux, mais pour le contenir, nous devons « seulement » arrêter plus de 60 % des infections. Car comme on le voit ci-dessus, si R0 = 2,5, une réduction de 60 % nous donne R = 0,975, et qui dit R <1, alors le virus est contenu !
Trouver une stratégie pour que R<1
Scénario 1 : ne rien faire
Pour le cas des USA, en partant que 0,5 % des personnes infectées meurent – une hypothèse généreuse – dans un grand pays comme les États-Unis, avec 300 millions de personnes. Alors 0,5 % de 80 % de 300 millions = 1,2 million de morts … S’ils ne font rien. C’est une hypothèse intenable.
Aplatir la courbe
Nous avons vu qu’aplatir la courbe permet de soigner les personnes les plus atteinte et celles qui ont un bon système immunitaire de pouvoir combattre le virus seul. D’autant plus que le virus vit uniquement dans un corps pour qu’il puisse se reproduire. Si nous le combattons et que nous contaminons personne alors le virus s’éteindra.
L’augmentation du lavage des mains a réduit les grippes et les rhumes dans les pays à revenu élevé d’environ 25 % tandis que le verrouillage de la ville de Londres a réduit les contacts étroits d’environ 70 %. Supposons donc que le lavage des mains puisse réduire R jusqu’à 25 % et que la distance puisse réduire R jusqu’à 70 % R0 eh ben…. R0 reste toujours supérieur à 1…
Scénario 2 : long, très long confinement
Les simulations en cas de confinement prolongé, d’au moins 5 mois montre que nous pouvons surmonter cette épreuve. Mais… nous remarquons également que nous ferons face à une seconde vague. Lorsque la population sortira. Il faudra prendre des mesures adéquates à ce moment-là…
Scénario 3 : confinement à gogo
Comme nous venons de constater dans la simulation ci-dessus, même si nous menons un confinement très long, il y a un risque non nul de voir apparaitre une deuxième vague. Les estimations pour cette deuxième vague sont très incertaines. Je suppose, à mon humble avis, que nous allons vivre plusieurs vagues. En effet, nous vivons dans une monde globalisé où les populations se déplacent énormément. Donc selon moi la probabilité d’importer des nouveaux cas est pratiquement sûr. Que les frontières soient ouvertes entre régions, Europe ou mondial, il y aura une prochaine vague.
Alors un scénario fortement probable est le confinement répété à chaque nouvelle alerte d’un cluster déterminé.
Autre point important, l’immunité
En effet, nous n’avons que trop peu d’information concernant l’immunité des Hommes face au coronavirus. Alors par extrapolation, si l’on prend la famille des coronarivus, l’immunité est de 1 à 2 ans (les études ci-dessous montrent une échelle de – aucune immunité à 5 ans- ). Par conséquent, même un confinement répété sur 2 ans ne favoriserait pas l’immunité collective, les premiers touchés en 2020 seront les nouvelles victimes de 2022…
Ce point sur l’immunité est très bouillant, voici la liste des sources pour écrire ce petit paragraphe.
- Un bon résumé des connaissances https://spectrumlocalnews.com/tx/san-antonio/news/2020/04/16/do-people-become-immune-to-coronavirus-after-recovering-from-it-
- Étude (petite) sur l’immunité https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2271881/
- Étude sur l’immunité des autres coronavirus https://science.sciencemag.org/content/early/2020/04/24/science.abb5793
Scénario 4 : Black Mirror
Petite parenthèse, le créateur de Black Mirror a affirmé se sentir dépasser par les événements du coronavirus et n’envisageait pas une nouvelle saison.
Dans ce paragraphe je vais parler d’une hypothèse qui ne verra pas le jour en France (du moins pas de manière systématique et obligatoire). Une application qui permet de tracker les déplacements et de faire des rapprochements entre les personnes qui se sont croisées.
L’objectif de cette application est de permettre d’identifier une personne infectée et de pouvoir retrouver toute la chaine de transmission. Si tu étais à côté d’une personne qui a été infectée et que tu t’es retrouvé à côté d’elle dans le bus par exemple, tu prends connaissance automatiquement que tu as croisé une personne infectée. Il n’est pas nécessaire d’avoir toutes les données personnelles, mais l’application aura besoin d’avoir accès au GPS.
Cet objectif est louable : tracker, déterminer et isoler la population avec une application (car tout le monde a un smartphone). Sans parler du côté contestataire français, cette application ne pourra être utilisé uniquement par le bon vouloir des personnes. Mais à vrai dire, je parle sans connaissance de cause car il est aussi probable que les Français soient favorables à cette méthode pour contrôler l’épidémie. Voyons d’abord l’utilisation dans le monde ensuite nous irons voir l’application StopCOVID en France. Plusieurs pays ont utilisé une application de tracking.
Le principal point de contestation est l’utilisation des données personnelles. Mais si nous allons dans un restaurant, vu le peu de place il faudra obligatoirement réserver avec nom/prénom et numéro de téléphone. Il est très facile de faire un répertoire et ainsi remonter les informations de toutes les personnes qui ont été
Scénario bonus
Pour conclure, je suppose qu’il est possible que nous devions tous porter des masques, tout le temps. On ne se fera plus la bise sauf encore quelques irréductibles. Les masques nous empêcherons de tomber malade, du simple rhume à l’angine beaucoup de virus seront bloqués.
J’ose imaginer la réduction des frais d’arrêt maladie si le nombre de malades diminue considérablement ! Cela fera surement l’objet d’un prochain billet.
Zones d’ombre
- L’immunité dure combien de temps ?
- Une 2e vague est-elle obligatoire ?
- Le cas de la Suède qui n’a rien fait et donc en scénario 1
- le conseil scientifique qui n’est pas écouté en Suisse ni en Suede (et la difficulté de l’écouter car il change souvent d’avis) ce qui revient à se demander : « l’économie est-elle plus importante que la santé de sa population ? »
Enfin, restons sur une note positive, le coronavirus a sauvé beaucoup de jeunes !