Je suis un digital natif car j’ai touché mon premier clavier à l’âge de 4 ans (c’était un Amstrad PC1512 pour les geek).
Je dis à mon entourage que cette année 2015 est une charnière importante en matière de connexion Internet. En effet cette année il y a eu plus de connexion en six mois que depuis l’existence d’Internet ! C’est incroyable, autre fait cette année, le nombre d’objets connectés est plus nombreux que le nombre d’humain sur Terre. Nous sommes dans l’ère informatique de la suggestion (quand tu commences à taper ta recherche sur Google, et il trouve la fin de ta phrase par exemple).
L’année prochaine nous seront dans une nouvelle ère, l’ère de la prédiction.
Il y a 20 ans, les algorithmes n’étaient capables que d’effectuer des opérations de « vérification ». AltaVista puis Google « vérifiaient » que les mots de notre requête se trouvaient bien dans certaines pages de leur index. Le traitement automatique des langues, la linguistique de corpus reposaient en grande partie sur cette « vérifiabilité ». Sur un autre registre, et sans qu’il soit cette fois question d’algorithme, une encyclopédie collaborative – Wikipédia – érigeait en principe celui de la « vérifiabilité » de l’information plutôt que celui de son « objectivité ». Il y a 10 ans, on vit apparaître les algorithmes capables de « suggestion », des algorithmes qui nous « suggéraient » de regarder tel site, de taper tel mot plutôt que tel autre, d’acheter tel livre ou tel morceau de musique.
Aujourd’hui, dans la vie du digital natif les algorithmes ne se contentent plus de vérifier ou de suggérer, les algorithmes apprennent. On parle même d’apprentissage « profond » (Deep Learning).
Et dans 10 ans ? Dans 10 ans les algorithmes qui auront appris, seront en mesure – certains le sont déjà – de prendre un certain nombre de décisions. Dans 10 ans les algorithmes décideront. Et ils le feront à une échelle insoupçonnée et – hélas – en grande part impensée, dans des domaines jusqu’ici considérés comme régaliens : transport (voitures autonomes) mais aussi médecine, éducation, politique, processus électoral, aucun domaine n’échappera à ce gigantesque bouleversement.
Les robots (de Google) sont capables de lire ce texte pour savoir si j’ai pompé mon contenu sur un autre blog ou si j’écris avec mes propres mots. En cas de duplication de contenu, les robots de Google ne me donnera pas la chance d’être bien placé dans les recherches. Mais sont-ils capable d’écrire ?
L’ère du digital c’est aussi ce genre de nouveauté. Les robots sont capables de créer des conversations et non pas en fonction de phrase pré-enregistré mais de créer des phrases par « eux-mêmes ». Dans cet article par exemple, le Chatbot de Google est capable de répondre à des questions « sensible » ou « humaine » tel que « qu’est-ce que l’altruisme » sans te sortir la définition de Wikipedia comme le ferai Siri. D’ailleurs les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) ne sont pas en reste, car ils possèdent tous leur « assistant personnel ». Apple a Siri, Google a Google Now, Microsoft a Cortana et Facebook a dévoilé M. M mi-robot mi-humain afin de parfaire la machine.
Dans un point de vu marketing, lorsque que ta/ton copin(e) t’écris une liste de course, lorsque tu iras sur Google ou Safari, le premier supermarché le plus près de toi s’affichera automatiquement. La machine aura prédit ta demande. Sur un point de vue de l’annonceur, un système d’enchère permettra d’être affiché en premier en fonction du montant de dépense alloué à ce service. D’ailleurs il existe aussi des pubs qui s’affiche en fonction de la météo (de quoi ravir les vendeurs de décapotable !)
Réalité augmentée ou réalité virtuelle ?
La réalité augmentée c’est le fait d’utiliser une application qui permet de retrouver une musique que tu es en train d’écouter. La technologie de reconnaissance d’images a également été utilisée pour l’application GOOT, pour recommander, à partir d’une photo d’étiquette de vin, un vin similaire. Les cas d’usages sont nombreux et beaucoup restent à imaginer. Ça peut donner des choses très sympa comme ce karting ou ce parc.
En ce qui concerne la réalité virtuelle, elle est nécessaire de porter un casque. Les casque de réalité virtuelles permettent de totalement s’immerger dans un monde virtuel grâce à la 3D. L’Oculus Rift fut le premier casque sorti ayant connu un réel succès, notamment auprès des Gamers. Le Cardboard de Google fonctionnant à l’aide d’un Smartphone a démocratisé ce nouveau concept. D’ailleurs les Oculus Rift permettent de créer des œuvres d’arts et HTC qui ont aussi leurs lunettes 3D ont fait l’expérience avec des personnages de Disney.
Microsoft n’est pas en reste avec leur Hololens (voir cette vidéo de présentation, bluffante), tout support physique devient un support virtuel avec des applications professionnelles comme personnelles (voir la vidéo).
Alors imagine, le digital natif qui baigne dans toutes ces nouvelles technologies. Alors je me dis, quand j’avais 12 ans, j’allais à l’école et s’était ennuyeux ! Rien de ludique, et surtout avec ma logique de garçon pré-pubère j’avais besoin d’explication aux explications. Oui j’étais déjà chiant à l’époque et le fait de me donner des axiomes m’énervait encore plus. Alors qu’en est-il des digitaux natifs à l’école ?
Comment apprends le digital natif ?
« Finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien ni de personne. C’est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie » Platon – République, VIII.
Cette citation est un constat étonnant sachant qu’elle peut être dans l’ère du temps.
Aujourd’hui, par l’ère du numérique les MOOC (Massive Open Online Course) prennent une place de plus en plus importante sur la toile. Grâce au réseau internet haut débit, les cours sont devenus une source d’apprentissage à faible coût. Les MOOC se basent sur le désir de l’élève d’apprendre, en rendant accessible au plus grand nombre le savoir et des modules complémentaires.
Ces quatre lettres ont en quelques années bouleverser le paysage de l’accès à la connaissance, décloisonnant les frontières entre les établissements les plus élitistes et l’éducation de masse. En effet un MOOC coûte peu cher, et le professeur/école gagne beaucoup car le nombre d’élève est énorme, car le cours est devenu mondial et non local. Pourquoi un continent comme l’Afrique s’en priverait-elle ? « Le cours magistral de Harvard sur la justice a été suivi par un millier d’étudiants aux Etats-Unis. Converti en MOOC pour la Corée du Sud et la Chine, il a déjà reçu 20 millions de visites », donne en exemple Souleymane Bachir Diagne. Les problèmes de l’éducation supérieure en Afrique résolus en un clic ? (voir l’article complet).
Pour conclure,
Pour reprendre les mots de Michel Serres, nous sommes dans une ère du « main-tenant« , double sens car nous avons accès à l’information dans son immédiateté et aussi car les peuples n’ont jamais été si proche. Il est facile de communiquer avec un ami en vacance malgré les huit heure de jet-lag qui vous sépare. Et puis t’imagine avoir court avec un prof japonais en 3D alors que tu es assis au chaud chez soi, cool non ?