Homme – Sapiens ; une brève histoire de l’humanité

Pour le mois de juin j'ai lu, enfin "écouté" le livre Sapiens : une brève histoire de l'humanité. Je dis bien écouté car j'ai testé par la même occasion l'application Audible d'Amazon. Voici le résumé de ce livre passionnant où l'auteur essaie de répondre à de grandes questions sur l'évolution de l'Homme préhistorique à l'Homme moderne.

Sapiens : une brève histoire de l’humanité

J’aime beaucoup ce sous-titre car il fait référence à mon premier livre de chevet qui m’a été donné par mon père ; Une brève histoire du temps Du Big Bang aux trous noirs de Stephen Hawking.

Harari essaie de retracer la vie des premiers Hommes jusqu’à l’âge moderne. Il essaie de nous raconter comment et pourquoi les religions ont été créés, de nous expliquer en quoi l’agriculture ne fut pas une si bonne idée, ou bien est-ce que l’Homme est un loup pour lui-même (Hobbes), et tant d’autres questions.

Pour le coup je n’aime pas l’histoire en règle général mais cet ouvrage permet de mieux percevoir cette discipline. A la fin du livre, l’auteur nous pose des questions sur le devenir de l’Homme. L’Homme a de plus en plus de pouvoir, jusqu’où irons-nous ? Je pense que c’est une ouverture à son deuxième livre : Homo Deus, une brève histoire de l’avenir.

L’imagination de Sapiens

L’une des idées que je retiens de ce livre est la capacité à l’Homme à imaginer des choses qui n’existent pas. De visualiser des idées fictives, d’y croire pour ensuite créer d’autres concepts autour de ce(s) projet(s). En effet, un des exemples le plus frappant est la société anonyme. Notre monde est régi par les entreprises, par un système monétaire qui repose sur la confiance, par des lois et des codes dont un groupe de personne a décidé de ce qui est « bien » ou « mal ». Aujourd’hui, certaines SA sont plus puissantes que des Etats.

Une entreprise est une personne morale, nous sommes bien d’accord qu’une entreprise n’est rien, si ce n’est le pouvoir imaginatif de dire qu’une organisation entrepreneuriale peut avoir du pouvoir et être jugée comme une personne physique. Toute notre économie repose sur ce principe. Tout est créé d’un esprit imaginatif, il a fallu de la persuasion et une fois qu’un certain nombre d’humain y croit alors cette création devient « vraie ». C’est fou !

2 millions d’années d’évolution

Le genre homo n’a pas beaucoup évolué pendant 2 millions d’années. Vivait-il seul ? En groupe ? Pour répondre à ces questions, les historiens suggèrent que la position debout a eu des conséquences incroyables sur la l’évolution de l’Homme. En effet, à la même période de la position debout, le temps de gestation des humains a diminué. Aujourd’hui, quand nous naissons nous avons un gros cerveau et pourtant nous sommes totalement démunis de la capacité de se déplacer, voir, et être un minimum autonome.

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Par conséquent, les premiers Hommes (Sapiens) ont donc fait des bébés de plus en plus prématurés. Quand un bébé singe naît, il est déjà débrouillard comme la majorité des animaux d’ailleurs.
Pendant 2 millions d’années d’évolution la position debout et la maigreur ont créé un cerveau plus gros. Cependant, cela a causé des naissances plus difficiles pour les femmes.

Position debout et gros cerveau = sociabilité

Les historiens l’affirment grâce à l’évolution des squelettes. Si nous naissons prématurés, cela signifie qu’une personne doit consacrer l’entièreté de son temps à s’occuper du bébé. La tribu est alors indispensable à cette période de l’évolution. L’Homo Sapiens était-il déjà un loup pour lui-même ?

Extinction de l’Holocène

Selon Wikipédia nous vivons la plus grande extinction des espèces depuis 10 000 ans avant J-C. Aujourd’hui l’impact de l’Homme est visible notamment avec les constructions, les villes qui s’étendent, les parcelles d’agricultures, la pollution lumineuse en est une parfaite illustration.

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Selon Harari de 70 000 à 1 000 ans avant notre ère, les recherches archéologiques témoignent que toutes les plus grosses espèces d’animaux se sont éteintes en même temps que l’Homo Sapiens est arrivé sur l’île ou le territoire en question. L’Homme a toujours eu un impact incroyable sur le lieu où il s’installe.

En effet, il existait par exemple, en Australie, une mégafaune qui comprenait des animaux endémiques de grande corpulence. Parmi eux, on peut distinguer le Diprotodon (un wombat géant), le Megalania prisca (un énorme varan), le Dromornis stirtoni ou le Bullockornis planei (des grands oiseaux terrestres), le Thylacoleo (un carnivore impressionnant) et le Procoptodon (un kangourou géant)…

Tous ces animaux n’existent plus aujourd’hui autrement que des fossiles. Il n’y a pas de preuve directe que c’est l’Homme qui les a exterminés, on remarque juste que leur disparition coïncide avec l’arrivée de l’Homme.

L’agriculture

L’agriculture est née un peu partout sur Terre vers 10 000 ans avant J-C. Des Hommes du Moyen-Orient ont domestiqué des chats et ont fait pousser du blé alors qu’en Amérique centrale ils faisaient pousser des pois et élevaient des lamas. Pourtant, ces deux peuples n’ont jamais communiqué entre eux.

Un détail intéressant, l’auteur dit que rien ne prouve que la révolution agricole a permis de rendre les Hommes plus intelligents (dans le sens amélioration de la qualité de vie). Les chasseurs cueilleurs n’étaient pas moins touchés par les maladies que les sédentaires. Les fourrageurs avaient une connaissance accrue des animaux, de leurs comportements et des herbes que l’on pouvait manger ou non.

Et l’Homo Sapiens créa le mal de dos

Une chose est relativement sûre, l’agriculture a fait exploser la démographie. Toutefois le fermier vivait moins bien que le chasseur cueilleur car il travaillait plus dans des conditions plus difficiles.

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Le mal de dos

Harari affirme que ce sont le blé, l’orge et le riz qui ont domestiqué l’Homme. La culture du blé, a permis de nourrir plus de personne mais pas forcément mieux. Sur un point de vue anthropologique, l’auteur dit que le succès d’une espèce est le nombre de copie d’ADN. Il vaut mieux 1000 copies d’ADN en mauvaise santé que 100 copies en bonne santé. Personnellement je ne suis pas convaincu. Il poursuit avec l’analogie suivante : « On peut faire la même métaphore avec le monde de l’entreprise. Plus les caisses sont remplies plus la société est prospère, et non pas le bonheur des employés. »

Pourquoi le racisme existe ?

Si l’Homme est par définition un animal social, pourquoi le racisme existe-t-il ? Selon l’auteur, les castes ont été créé en Inde pendant l’impérialisme. Quand un pays envahissait un autre pays, les indigènes étaient souvent considérés inférieurs aux conquérants. Par conséquent, la création des castes avait pour but de donner un rôle précis à ces gens dans la société.

Biologiquement, nous sommes révulsés envers les malades. Comment mettre un groupe d’humain à l’écart ? En faisant croire à tout le monde que ce groupe est malade ou qu’il peut polluer la société. Nous revenons à cette capacité incroyable de l’Homme à croire des choses qui n’existent pas.

Superintelligence sociale

Vivre en communauté a permis de créer des liens, de comprendre la confiance mutuelle et de transmettre le savoir. Au fil des années, l’Homme aux quatre coins du monde est parti explorer, découvrir des nouvelles saveurs, motivé par sa soif de connaissance.

L’imagination permet de créer et elle permet de répondre à des questions auxquelles nous n’avions pas de réponse. Notre coopération a permis de créer une superintelligence sociale. Cette superintelligence est d’une telle complexité où il n’est même plus possible de savoir combien de personne ont été nécessaire pour créer un simple stylo !

Et l’Homme créa la religion

Selon l’auteur, la première religion était sans doute animiste. L’un des premiers Dieux est en fait une Déesse (de la fertilité). L’auteur ne cite pas de source mais fait l’analogie suivante : « les animaux et plantes sont devenus muets par conséquent le « Dieu/Déesse » devient l’intermédiaire. Ainsi l’Homme promet une dévotion éternelle « au(x) Dieu(x)/Déesse(s) » et en échange les Hommes peuvent dominer animaux et plantes. »

Bouddha dit « la souffrance née du désir ».

Le nirvana c’est l’anéantissement de la souffrance. Il a passé sa vie à l’expliquer aux gens. Pour les croyants, Dieu existe alors ils se demandent : « qu’attend-il de moi ? ». Pour les bouddhistes, la souffrance existe, ils se disent : « comment faire pour m’en débarrasser ? ».

Ce que je retiens c’est que l’Homme a donné un pouvoir absolu à un surhumain et est donc intouchable. Le Dieu/Déesse ainsi crée(e) est universel/le et fonctionne tout le temps. Pour peu que tout le monde y croie cela permettrait une unification de l’humanité. Une unification permettant la paix entre les peuples et augmenter la coopération. Malheureusement, l’égo n’est jamais très loin…

Et bien tant de questions sans réponse

J’aime beaucoup ces auteurs qui prennent des risques pour essayer d’expliquer des choses inexplicables. Par exemple Laurent Alexandre essaie de nous expliquer ce que va être l’avenir, avec des éléments technologiques et historiques. Ce qui est impossible à deviner en soi.

Yuval Harari essaie de nous expliquer le passé, avec des éléments archéologiques et historiques. Ce qui est impossible à deviner.

Une chose est sûre c’est que nous usons chaque jour de cet formidable essence, dont nous n’avons toujours pas trouvé de limite depuis 2 millions d’années : notre imagination.

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