Le voyage inversé – l’entreprise libérée

Petit livre qui se lit vite et fort intéressant sur un chef d'entreprise qui a revu sa manière de diriger. Philippe Studer, CEO d'une entreprise d'étude marketing (EDinstitut) a pris la décision de faire le tour du monde. Mais pas n'importe où ni n'importe comment. Il lui a fallu près d'un an de préparation et, lui et sa famille sont allés à la rencontre des peuples racines. Il va revenir enrichi de valeurs puissantes et les appliquer dans son entreprise. Ainsi, ce livre nous explique entre autre comment limiter le stress auprès de ses employés, définir de nouvelles valeurs à l'entreprise et repositionner le rôle du manager dans l'équipe. 

De l’entreprise à la tribu

Petit livre qui se lit vite et fort intéressant sur un chef d’entreprise qui a revu sa manière de diriger. Philippe Studer, CEO d’une entreprise d’étude marketing (EDinstitut) a pris la décision de faire le tour du monde. Mais pas n’importe où ni n’importe comment. Il lui a fallu près d’un an de préparation et, lui et sa famille sont allés à la rencontre des peuples racines. Il va revenir enrichi de puissantes valeurs et les appliquer dans son entreprise. Ainsi, ce livre nous explique entre autre comment limiter le stress auprès de ses employés, définir de nouvelles valeurs à l’entreprise (pour la libérer) et repositionner le rôle du manager dans l’équipe.

Le stress

Une des meilleures méthodes de management est de mettre le stress aux employés. Nous travaillons mieux sous stress, quand le patron vient dans le bureau jeter un œil et contrôler que les collaborateurs ne se tournent les pouces. Ce stress, sans aller dans le mobbing, a un effet dévastateur. 

Pour ceux qui pensent encore que le stress peut être « positif », il suffit de reprendre vulgairement la définition de wikipédia : « Le stress (anglicisme) est, en biologie, l’ensemble des réponses d’un organisme soumis à des pressions ou contraintes de la part de son environnement ». D’ailleurs j’ai dis plus haut « mettre le stress », ce qui signifie « mettre la pression ». 

Le stress coûte entre 3 à 5% du PIB soit 83 à 138 milliards de dollars pour la France ! Soi respectivement 73,8  à 121 milliards d’euros, quel gâchis. Par analogie, j’ai vu que le budget de l’éducation s’élève à 99,5 milliards d’euro par an. Ce budget est utile pour 12 millions d’étudiants et près d’un million d’enseignants !

Une source de stress

Dans le monde de l’entreprise, le stress ne provient pas uniquement par le manager ou les supérieurs. Indirectement, l’auteur nous explique que l’une des sources de stress sont les procédures. Effectivement, à titre personnel (et professionnel pour le coup) lorsqu’une procédure est trop fastidieuse, cela me démotive. Par conséquent, le mois prochain ou quand je serai de nouveau contraint de refaire cette tâche, je serai tenté de la repousser. En effet, je verrai cette tâches comme une « contrainte » qui, selon la définition vu plus haut, est un vecteur du stress.

Une procédure qui n’est pas bonne ou optimisée pour la personne qui doit l’exécuter, devient une source de stress. Dès lors, si on demande à Jean de faire telle ou telle tâche mais que celle-ci le stress, c’est tout le processus qu’il faut revoir. Jean a certainement une autre manière de procéder. L’auteur a mis en place une ouverture au dialogue en vue de limiter le stress. Il est nécessaire d’accorder du temps d’écoute. Ce qui nous amène au second point.

Agir ensemble

L’auteur parle de « conversation ». Pour gérer les conflits, il ne parle pas d’argumentation. L’argumentation est un conflit entre deux idées. Le but d’une conversation, est un dialogue où l’un est ouvert aux propositions de l’autre et vice-versa. 

J’aime beaucoup cette approche. Dans mon couple nous nous sommes donnés un point d’orgue : ne jamais faire de concession, uniquement des compromis. En effet, une concession est la suppression de sa liberté pour le bonheur de l’autre. Dans le compromis, on prend une décision en commun dont chacun est d’accord sur la causalité et la finalité de l’accord. 

Valeurs de l’entreprise libérée

Faire confiance, être bienveillant et faire ensemble

L’auteur est parti à la rencontre de peuples vivant encore très largement en dehors des préoccupations qui sont les nôtres. Ils ont visité les peuples racines : Mayas, Hmongs, Lacandons, Zoulous, Zafimaniry (page32).

Philippe Studer était parti avec son lot de présuppositions sur les valeurs que les humains partagent de manière universelle. Je ne vais pas spoiler les étapes importantes du livre mais je vais reprendre cette idée en page 35. 

En effet, suite à plusieurs mois de voyage et de plusieurs rencontres, l’auteur prend conscience que les peuples racines ont 3 valeurs centrales : faire confiance, être bienveillant et faire ensemble. Cela est devenu par la suite les valeurs de sa propre entreprise. Ces trois valeurs peuvent faire des miracles comme améliorer la guérison mais aussi pour le manager des temps moderne. 

L’art d’être chef sans agir 

Les trois valeurs précités, sont l’apanage du chef de tribu. Dans l’inconscient collectif, un chef de tribu est un chef de guerre, dangereux pour tout le monde, que tout le monde craint. Pourtant ce n’est pas le cas, les décisions sont prises de manière individuelle et lorsqu’une décision collective doit être prise, une réunion collective est organisée auprès du feu. 

Comment un chef peut-il jouer son rôle si sa voix n’est pas plus forte que les autres ?

Le chef inspire l’envie d’agir sans intervenir. Comme toutes les décisions de la tribu sont prises de manière individuelle, elle l’est sous le joue du libre arbitre. L’auteur fait le lien avec le monde de l’entreprise. Une personne qui trouve sa motivation par lui-même de l’intérieur sera plus efficace et plus heureux que s’il écoute les injonctions de son supérieur. 

Le taylorisme versus la transparence

Le taylorisme, qui date du XIXe siècle, détruit la confiance pour mettre le collaborateur de le rouage de la machine. Dans l’entreprise libérée on accorde la confiance de prime abord. Cependant, la confiance se gagne et se cultive avec la transparence. Pour que la transparence existe il faut une culture forte du dialogue.

En effet sans dialogue, la transparence peut être considérée comme une trahison, dans le sens « je dis tout sur moi et mes bêtises et on ne me reconnait pas à ma juste valeur ». Le dialogue est le liant permettant aux personnes de se sentir à l’aise pour être transparent et cela noue une relation de confiance envers tous les collaborateurs. 

Un employé heureux est-il plus performant ? 

Il existe une quantité de littérature sur les bienfaits du bonheur des employés en entreprise, plus de créativité, plus efficace donc plus rentable. Je ne vais pas paraphraser tous ces articles inutilement.

En revanche, l’auteur met en avant un argument fort intéressant. L’entreprise libérée agit sur deux terrains, l’absentéisme et le présentéisme dont l’un coûte beaucoup plus cher que l’autre !

Le présentéisme est le fait d’être présent sur le lieu de travail physiquement sans pour autant fournir les prestations attendues pour le poste occupé. Phénomène largement sous-évalué et aux coûts qui représenteraient environ 2 à 5 % de la masse salariale, soit entre 13 et 25 milliards d’euros par an (page 74). 

entreprise-libérée
la pyramide de perturbation du travail®

Source de l’image : http://www.midori-consulting.com/?page_id=3487

L’entreprise libérée

Je pense que l’entreprise libérée a de beaux jours devant elle. La transformation numérique que nous entendons parler depuis de nombreuses années maintenant n’est que la première étape de cette mutation. Je suis convaincu que la génération future ne voudra pas travailler dans des entreprises qui pressent les collaborateurs comme des citrons.

Est-ce aussi pour cela que de nombreuses personnes restent au chômage dont s’interroge Les Echos? Ne voulant pas retourner à l’abatoire, les gens préféreraient prendre le temps de trouver cette entreprise qui sera prendre soin d’eux et les écouter, de se sentir valoriser et non mixer dans des procédures qui ne leurs sont pas adaptées. 

Je terminerai par la même citation dans le livre. 

Une visions sans action, c’est un rêve ; une action sans vision, c’est du temps perdu ;
une vision suivie d’action peut changer le monde.

Nelson Mandela
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